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Quand les glaces de l’Arctique influencent El Niño

Des recherches publiées dans Nature Communications révèlent un lien significatif entre la fonte rapide des glaces de l’Arctique et l’augmentation de la fréquence des événements El Niño, phénomènes climatiques majeurs caractérisés par des eaux anormalement chaudes dans le Pacifique. Cette fonte, accélérée par le réchauffement climatique, est désormais liée à des perturbations météorologiques extrêmes à l’échelle mondiale, y compris des saisons agricoles affectées et un blanchissement corallien sans précédent. L’étude souligne l’urgence de comprendre et de mitiguer l’impact du changement climatique sur des systèmes interconnectés tels que l’Arctique et El Niño, pour prévenir les conséquences écologiques et économiques désastreuses.

Agence Science-Presse

Ce dernier, qui réapparaît — de façon pour l’instant imprévisible — une ou deux fois par décennie, est caractérisé par des eaux anormalement chaudes dans l’ouest du Pacifique, et par des pluies fortes dans l’est. Il provoque un effet domino sur de multiples systèmes climatiques à travers le monde. Or, selon une étude parue récemment dans la revue Nature Communications, de grandes pertes de glaces dans l’Arctique auraient d’ores et déjà commencé à avoir un impact sur l’augmentation de la fréquence d’El Niño, et auront un impact plus grand, à mesure que l’Arctique sera de plus en plus libre de glaces pendant l’été.

Un paysage arctique recouvert de neige.
Photo: Daiwei Lu (Unsplash)

Près de la moitié de l’augmentation des événements El Niño «forts» d’ici la fin du siècle, écrivent-ils, «est associée spécifiquement à la perte de glace marine de l’Arctique».

La relation entre les deux n’est pas claire, mais ce n’est pas la première fois qu’on associe la diminution de cette couverture glaciaire à des modifications climatiques ailleurs: le réchauffement anormal de l’Arctique pourrait par exemple expliquer le comportement plus erratique du courant-jet («jet stream») des dernières années, qui amène tantôt des températures hivernales plus froides au-dessus de l’est de l’Amérique du Nord, tantôt des températures plus chaudes au-dessus de l’Europe. La météo extrême devient, autrement dit, beaucoup plus complexe.

En comparant leurs différentes simulations mathématiques, les chercheurs de Chine et des États-Unis n’ont pas trouvé de modifications aux El Niño «forts» lorsque la perte de glace est dans la catégorie «modérée», mais plutôt lorsque celle-ci s’accélère.

Le dernier El Niño significatif a eu lieu en 2015. On lui doit autant une saison agricole désastreuse en Nouvelle-Guinée qu’un blanchissement des coraux au large de l’Australie et les «pires inondations en 50 ans» en Amérique du Sud.

À lire aussi: 

Vital signs prend le pouls du climat

Depuis 2014, la Community Foundation of Newfoundland and Labrador et la Harris Centre de l’Université Memorial (MUNL) publient un document de recherche détaillant la santé de la province, Vital Signs. Si les chercheurs impliqués dedans donnent normalement un aperçu général de la société ici, cette année le thème se penche sur le changement climatique.

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Symptômes et diagnostics derrière les chiffres

Journaliste et collaboratrice du rapport, Ashley Fitzgerald explique que les données trouvées dans le rapport de Vital Signs ne sont qu’un point de départ. «Pour chaque petit bloc, il y a un puits profond de recherche», précise-t-elle. Le Gaboteur plonge dans cette mer des chiffres.

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