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Vital signs prend le pouls du climat

Depuis 2014, la Community Foundation of Newfoundland and Labrador et la Harris Centre de l’Université Memorial (MUNL) publient un document de recherche détaillant la santé de la province, Vital Signs. Si les chercheurs impliqués dedans donnent normalement un aperçu général de la société ici, cette année le thème se penche sur le changement climatique.

Cody Broderick

IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur

Combien de pétrole utilise-t-on à Terre-Neuve-et-Labrador? Quelles infrastructures existent pour le transport actif? Quelle est la santé des forêts, de l’océan, et les terres, et les espèces qui habitent ici? Comment va l’environnement, docteur?

En mettant la loupe sur les habitudes environnementales des individus, des industries et du gouvernement, une trentaine de chercheurs de MUNL a illustré la santé climatique de la province d’une façon accessible tout en offrant des solutions. Une chose est claire dès le début: un environnement vert est étroitement lié au bien-être de la province. 

Lancé le 29 novembre au campus de Signal Hill, l’équipe derrière le projet explique les chiffres et les résultats des tables rondes organisées au cours de l’année. Pendant les 11 discussions, plusieurs sujets ont été abordés, notamment l’érosion côtière, la pêche, la sécurité alimentaire, la transition vers une économie verte et l’impact du changement climatique sur les populations autochtones. 

Pas besoin d’un chercheur universitaire pour vous le dire, il suffit de regarder par la fenêtre: le climat se réchauffe depuis longtemps, et ce, partout. Terre-Neuve-et-Labrador ne fait pas certainement exception. «Nous n’avons pas le luxe de faire les choses comme nous le faisions auparavant», explique Joel Finnis, géographe qui a collaboré sur le rapport.

L’importance labradorienne et autochtone

Après avoir tenu des panels publics au cours de l’année, le labrador est évidemment une priorité. Dans le Big Land, la population est plus clairsemée, et les ressources naturelles sont en demande. Dès les premières pages du rapport, cette importance est reconnue dans un message de la Nation Innue.

Qualifié pour la première fois par l’explorateur Jaques Cartier de terre de Caïn, les peuples autochtones de la région entretiennent une «relation profonde» avec l’environnement dans lequel ils vivent bien avant la colonisation européenne. «Nous savons aussi que les choses changent», peut-on lire. Ce message est répété à nouveau dans une section consacrée au Labrador:

«Les augmentations de température, les changements de la glace de mer, la fonte du pergélisol – ce ne sont là que quelques-uns des changements environnementaux qui se produisent déjà au Labrador en raison du changement climatique. Pour une région dont la population est tellement liée à la terre, ces changements auront sur la santé, le bien-être et les moyens de subsistance de ses habitants. bien-être et les moyens de subsistance des personnes qui y vivent.» Vital Signs, page 13

Malgré l’importance mise sur le Labrador, il y a un manque particulier de données venant du Big Land à cause des «défis d’investissement» selon Joel Finnis. Faute de stations météorologiques, il explique que les chercheurs dépendent des données fournies par les satellites et des témoignages de la population locale.

Pour l’inuit labradorien de Happy Valley-Goose Bay, Stan Oliver, la collaboration avec les autochtones est essentielle pour avoir une meilleure compréhension des enjeux environnementaux. Selon lui, on trouvera des solutions «main dans la main avec les groupes autochtones [et] leurs connaissances traditionnelles».

Des gens sont assis dans une salle, ils regardent un écran au centre qui a une vidéoconférence avec deux personnes.
Quelques collaborateurs et collaboratrices du rapport Vital Signs expliquent les données trouvées au cours des recherches lors du lancement de la publication le 29 novembre dernier au campus de Signal Hill de MUNL. Photo: Cody Broderick

Les traitements médicaux à prendre

S’il y a une lumière au bout du tunnel pour certains collaborateurs, comme Katie Temple du Western Environment Centre de Corner Brook, d’autres sont moins optimistes. «Je n’ai plus d’espoir – je suis fâché», exprime monsieur Finnis, qui adore voir des manifestations pour le climat. Pour lui, il faut faire des changements systémiques pour que la province devienne plus verte. «Sinon, on retardera l’action encore plus loin [et] nous perdrons la guerre du changement climatique».

Stan Oliver reconnaît l’importance des industries dans la province, mais aimerait voir un équilibre entre le développement économique et la protection de l’environnement. «Pourquoi pas avoir les deux?», se demande-t-il. «Les jeunes ne deviendront pas des trappeurs ou des chasseurs comme mon grand-père».

Les signes vitaux en vidéo

«Au-delà des risques les plus évidents de dommages dus au changement climatique – tels que le risque direct pour la vie en voyageant sur une glace étonnamment fine, ou les impacts négatifs sur la santé en respirant le smog – notre santé mentale peut également être affectée négativement», peut-on lire dans le rapport. Plus particulièrement, la sécurité alimentaire est également en jeu.

Une solution? Avoir des conversations et participer à des activités éducatives.

Robert Greenwood, directeur du Harris Centre, note pendant le lancement du rapport que des vidéos des discussions sont disponibles en ligne. Outil de connaissance et de recherche utilisé par des industries et des écoles, il encourage les curieux et les curieuses à jeter un œil: «c’est une ressource qui ne cesse de donner».

Disponible uniquement en anglais, vous pouvez visiter le site web suivant pour en savoir plus: www.harriscentreforum.ca/forecast-nl 


À lire aussi: 

Symptômes et diagnostics derrière les chiffres

Journaliste et collaboratrice du rapport, Ashley Fitzgerald explique que les données trouvées dans le rapport de Vital Signs ne sont qu’un point de départ. «Pour chaque petit bloc, il y a un puits profond de recherche», précise-t-elle. Le Gaboteur plonge dans cette mer des chiffres.

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