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Un mois dans la cité de Champlain pour causer en français

Après une annulation en 2020 puis une version en virtuel l’année dernière, le programme En français à Québec, proposé par le Collège Saint-Charles-Garnier de Québec, était de retour en juillet à l’Université Laval avec du vrai monde en provenance notamment de Terre-Neuve-et-Labrador.

André Magny 

IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur

Un mois qui permet à des jeunes d’explorer la capitale nationale du Québec et sa région et de parfaire leur connaissance de la langue de Félix Leclerc.

L’une habite à Conception Bay South et va à l’École Holy Spirit High. L’autre est au Stephenville High School à Stephenville. Si la première est plutôt réservée et le second,  un solide gaillard extraverti, les deux sont unanimes pour dire combien ce mois de juillet leur a été profitable. «C’est plus facile après quatre semaines de comprendre le français», estime Jordana Holley qui a bénéficié de classes d’immersion à Terre-Neuve-et-Labrador depuis la maternelle.

Deux personnes qui portent des masques médicaux noirs sont côte-à-côte.
Alexander Loder en compagnie de Jordana Holley, deux participants de Terre-Neuve, lors de la cérémonie d’adieu à la fin de la 4e semaine du programme En français à Québec, organisé par le Collège Saint-Charles-Garnier. Photo: André Magny

Alors que pour Jordana, c’est son enseignant de français qui lui a parlé d’En français à Québec, Alexander Loder a quant à lui suivi les traces de sa mère, qui avait participé au programme Explore Québec il y a quelque trente ans. Il a particulièrement apprécié la vie quotidienne en français. «C’est de l’effort, mais ce n’est pas la fin du monde.» Tant celui-ci que Jordana ont pu bénéficier d’une bourse du gouvernement terre-neuvien pour venir ainsi étudier au Québec cet été.

Minoritaires linguistiquement à Québec, mais également au sein des classes de différents niveaux en raison de leur province d’origine, ça n’a pas empêché une fille comme Jordana de se faire «beaucoup d’amis» et pas seulement d’autres Canadiens. Ils ont côtoyé pendant la durée de leur séjour nombre d’hispanophones, en provenance principalement du Mexique. Depuis plusieurs années, le Collège St-Charles-Garnier a, en effet, un partenariat avec l’Instituto tecnológico de Monterrey.

Des Terre-Neuviens et Labradoriens appréciés

S’ils ne forment pas la plus grande partie des centaines d’étudiants qui viennent année après année – entre 50 et 75 en moyenne par cohorte -, les jeunes Terre-Neuviens ont la réputation toutefois d’apporter un rythme de vie différent sur le campus de l’Université Laval. D’après Michaël Gauthier, directeur pédagogique depuis 2013 au sein du programme, «ils apportent un calme apparent, qui contraste avec les Latinos. De plus, ils apprécient la chance qu’ils ont de participer à ce programme.»

Mais ce n’est pas tout! Bien qu’il parle au conditionnel encore, Michaël Gauthier avance l’idée que St-Charles-Garnier est à la recherche d’un partenariat pour former des enseignants qui soient au fait du programme offert par ce collège privé de Québec. «On reconnaît, précise-t-il, l’apport des enseignants de français de Terre-Neuve. Et on souhaite qu’ils connaissent mieux nos installations.» Sans toutefois préciser de date, ce partenariat serait, semble-t-il, mis en branle dans les mois à venir.

Un programme chargé, mais invitant

Cours de français et de culture québécoise principalement le matin, activités et découvertes de Québec et de ses alentours l’après-midi et les fins de semaine grâce à la complicité de nombreux animateurs et animatrices, le programme proposé aura permis à Alexander et Jordana d’apprécier côtoyer d’autres cultures, alors que les mélanges et le partage se font allègrement dans les classes. 

Jordana Holley referait l’expérience à coup sûr. Elle et son comparse Alexander ont d’ailleurs activement participé à la rédaction de leur journal de classe, La chicane? Pantoute! Pressenti comme futur animateur pour une prochaine édition, Alexander Loder est d’avis que l’apprentissage du français «est très important pour l’identité canadienne» tout comme le fait d’être fier de ses origines inuites, en ce qui le concerne.

En guise de message à celles et ceux qui seraient tentés par l’expérience à Québec, les deux élèves n’ont qu’un conseil à donner: «Saisis la chance quand elle se présente. Ne t’inquiète pas, ce n’est pas si effrayant que ça!»

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