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Goûter le Maroc sur le Rocher

Baklavas, pastillas, choux… ça vous tente? Plein zoom sur Lamyae Charifi, propriétaire du Casablanca Bakery à St. John’s.

John Babb 

Dans le cadre du cours sur les médias francophones de l’Université Memorial

Ces dernières années, la scène culinaire de St. John’s s’est beaucoup diversifiée. Parmi plusieurs nouveaux restaurants, boutiques et festivals, le St. John’s Farmers’ Market est l’hôte d’un joyau culinaire dans la ville.

La boulangerie Casablanca Bakery vous propose des délices marocains au marché et sur commande. Les baklavas en boîte sont parsemés de pistaches moulues avec soin. Les biscuits aux amandes sont également émaillés de graines de sésames, du rouge fièrement au centre. Des pâtisseries françaises sont également disponibles – des croissants chocolatés et crémeux, et des choux parfumés et sans gluten! Lamyae Charifi est la femme-orchestre derrière ce projet gastronomique.

Une boîte de baklavas.
Les baklavas sont les produits préférés de Lamyae Charifi. Photo: John Babb

«J’aime mieux travailler dans la cuisine»

Il y a maintenant quinze ans que Lamyae Charifi s’est plongée dans le monde culinaire. Elle s’est inspirée de sa mère qui «[préparait] toujours des repas et des choses pour la famille». 

Originaire de Meknès au Maroc, elle a suivi une formation à l’Institut de Technologie Hôtelière et Touristique à Fès pendant deux ans avant de préparer un Diplôme de Technicien Spécialisé à Agadir. Alors qu’elle travaillait dans des hôtels et des agences de voyages, elle en a éventuellement eu assez du travail dans un bureau. «J’aime mieux travailler dans la cuisine».

Après avoir travaillé pendant un an dans des restaurants de l’hôtel Fairmont à Banff, en Alberta, elle s’est mariée avec un Terre-Neuvien. Le couple a décidé de déménager à Terre-Neuve-et-Labrador en 2021. Avec le soutien de sa famille, madame Charifi a décidé d’ouvrir une entreprise. Réfléchissant aux premiers mois dans la province, elle a remarqué qu’elle n’avait «rien à faire, seulement de préparer les dossiers de l’ouverture de Casablanca Bakery». 

Avant d’ouvrir son entreprise au St. John’s Farmers’ Market, la boulangère a tâté le terrain en vendant ses créations à Clarenville pendant deux mois. Quand son mari a trouvé un emploi dans la capitale, ils ont déménagé et son projet a mûri.

Une boîte de pâtisseries tenue en avant d'un marché communautaire.
Lamyae Charifi est ambitieuse avec ses créations: elle rêve de vendre ses produits dans des supermarchés canadiens. Elle croit que ça va être la prochaine étape dans sa carrière culinaire. En ce moment, elle est en train de peaufiner le site web pour Casablanca Bakery. Photo: John Babb

Une pâtissière avec une passion

En passant par le marché, il n’est pas difficile de se rendre compte de sa passion pour son métier. Le baklava (une petite pâtisserie aux noix, feuilletée et sucrée) est sa création préférée à préparer — elle en a beaucoup mangé quand elle était enfant. Les pâtisseries aux amandes lui font penser aux événements qu’elle fêtait avec sa famille pendant son enfance.

«Je vends des baklavas… ça c’est populaire ici maintenant [à] St. John’s! Et des choses, des cookies ou des desserts qui sont sans gluten, des cookies qui sont sans sucre. Oui, parce qu’il y a beaucoup [de] demandes pour des choses qui sont [saines]», explique-t-elle. «Les jeunes, ils ont aimé les macarons, et ils ont aimé les choses avec la crème. À l’âge de 40, 60, ils ont aimé le baklava parce que [ces gens], ils ont voyagé, ils ont déjà [découvert] c’est quoi baklava, ils ont déjà goûté le baklava. […] Les enfants, ils ont aimé des choses avec [des] couleurs, des choses comme ça».

De plus, ​​madame Charifi propose des produits toujours frais et jamais congelés: des pâtisseries marocaines, des macarons, des gâteaux, des choux, des croissants, du pain aux raisins et du pain sans gluten. Elle a révélé aussi la prochaine invention de son entreprise: un pain pita sans gluten, sans noix et végane! 

La boulangère reçoit même des requêtes pour des plats marocains. «J’ai des commandes privées pour préparer des repas marocains, comme le couscous, tajine, pastilla… c’est magnifique.»

Artistique et aromatique

En mettant l’accent sur la côté artistique et aromatique des pâtisseries marocaines, elle souligne l’importance des ingrédients frais. Les ingrédients tels que les amandes, l’eau de fleur d’oranger, la cannelle, le miel et le beurre naturel jouent des rôles principaux dans ses desserts.

Ce n’est pas toujours facile de trouver les ingrédients appropriés pour ses créations. Autoproclamée perfectionniste, elle avoue que ça peut prendre des heures pour trouver ses ingrédients: «Il y [en] a beaucoup que j’ai cherchés, mais jamais trouvés. […] J’ai contacté ma famille au Maroc, ils m’ont envoyé des ingrédients. […] Il est vraiment difficile de trouver [des] pistaches ici. Tu peux trouver [des] pistaches, mais avec [d’autres arômes]. J’ai besoin de pistaches naturelles, sans arômes. Et [la] fleur d’oranger aussi, c’est difficile de trouver…»

L’histoire de Lamyae Charifi démontre que la scène culinaire de St. John’s continue d’attirer des personnes talentueuses de tous les coins de la planète. Son répertoire, sa créativité et sa précision lui ont permis de devenir un atout formidable et enrichissant pour la scène culinaire de la ville et la province.


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