ABC 2022

B-Se soigner avec la nature sur la Côte Ouest

Si vous ne pouvez pas vous rendre à la pharmacie, selon l’endroit où vous vous trouvez dans la province, vous pourrez peut-être vous soigner avec les plantes qui se trouvent dans votre jardin. En passant d’un côté de l’île à l’autre, cela est devenu plus clair que jamais pour Liz Fagan.

Magazine d’été 2022 – B: Baies Sauvages – Se nourrir de Dame Nature

Liz Fagan

Malgré la neige tenace, c’est bel et bien le printemps à Terre-Neuve. En tant que native de St John’s, vivant actuellement sur la Péninsule de Port-au-Port, j’étais surprise de voir autant de variété en ce qui concerne la flore et la faune ici. Particulièrement friande d’oiseaux, j’en ai remarqué beaucoup. Il y en a que les deux régions ont en commun, comme les juncos ardoisés, les étourneaux, es corbeaux, les mouettes (ou goélands) et les rougegorges, mais il y en a également au Cap que je n’ai jamais vus chez moi à St. John’s, comme des bruants de neige et des quiscales bronzés.

Fraises sauvages Crédit : Pxhere

Chaque coin de l’île a ses résidents ainsi que ses visiteurs fréquents, qu’ils vivent dans les maisons ou dans les arbres. Même les arbres varient dans les différentes régions. J’ai appris qu’il y a très peu d’érables ici, pourtant il y en a des centaines à St. John’s. Cependant, la Côte Ouest est peuplée de sapins, de bouleaux et d’épicéas. Plusieurs ménages possèdent des cheminées, et les feu de camps sont très populaires ici, cela donne un merveilleux parfum boisé. Il est même possible de deviner l’arbre qui brûle par son odeur; la fumée des sapins est notamment sombre, et ils crépitent bruyamment lorsqu’ils prennent feu. Par contre, les bouleaux et les épicéas produisent une fumée à l’odeur douce.

Vous serez peut-être surpris d’apprendre que les arbres peuvent servir à bien plus que bâtir et brûler. Lors d’une correspondance avec le Chef Mi’kmaq Jasen Benwah, celui-ci insista beaucoup sur l’importance des arbres dans sa culture : « Les arbres sont nos frères et soeurs non humains dans la culture micmaque, tout comme les autres animaux, les plantes, le vent et l’eau. Lorsqu’on prend un animal ou de la nourriture ou qu’on coupe un arbre pour l’utiliser, une bénédiction rituelle suit pour honorer le fait qu’ils ont donné leur vie pour nous. Tout ce qui nous entoure est considéré comme vivant, même les rochers, les montagnes, les lacs, les rivières et les océans. Les arbres, comme la plupart des plantes, sont un remède aux nombreuses propriétés curatives selon leur variété. Les Mi’kmaq ont même récolté l’érable et d’autres arbres pour en extraire la sève et en faire du sirop. »

Curieux de savoir quelles plantes les Mi’kmaq utilisent historiquement, et pour faire quoi, Le Gaboteur a fait un peu de repérage. Le Chef Jasen Benwah nous a orienté dans la bonne direction : Laurie Lacey, spécialiste dans la médecine micmaque et auteur de Mi’kmaq Medicines: Remedies and Recollections et Laurie Lacey’s Wild World of Plants.

Commençons par la fleur provinciale : la sarracénie. Au début du 20e siècle, selon ce site web, ses racines étaient utilisées par les Mi’kmaqs pour soigner la tuberculose. Elle est également considérée comme efficace pour traiter les problèmes rénaux ou pour soulager les indigestions. Pour préparer le médicament, il faut tremper un petit morceau de la racine dans une tasse d’eau pendant au moins dix minutes et en prendre à petites doses.

Selon les traditions micmaques, le genévrier est un vrai touche-à-tout. Plusieurs parties de cette plante sont utilisées pour de nombreuses raisons. La gomme servait à soigner les coupures, les plaies, les brûlures, les entorses et à traiter les rhumes et la grippe.

Bouton d’or Crédit : Wikimedia

Le dessous de l’écorce et le jus étaient consommés, sous forme du thé, afin de traiter les ulcères d’estomac. Les racines de la plante sont efficaces pour traiter le rhumatisme, probablement en en trempant dans l’eau et en frottant sur la zone rhumatismale. Il était également utilisé pour traiter les affections rénales et comme médicament pour les voies urinaires.

Les boutons d’or ont le pouvoir de guérir les maux de tête simplement en les sentant, et sont également censés aider au traitement du cancer en en mettant sur la peau. Le thé du Labrador, les framboises et les mûres sont également utilisés dans la médecine traditionnelle micmaque, ainsi que tout ce qui se trouve dans la nature et dont on peut tirer profit. Pour en savoir plus sur les utilisations médicinales des plantes trouvées dans la province, consultez le magazine du Gaboteur de l’été 2019, où vous trouverez l’article « Ton thé t’a-t-il ôté ta toux? »


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