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Passeport vaccinal: besoin d’une meilleure coordination entre provinces

Après le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard, c’est au tour de Terre-Neuve-et-Labrador d’avoir son passeport vaccinal, depuis le vendredi 8 octobre. Les initiatives provinciales se multiplient au pays, quitte à susciter une certaine confusion. Des experts appellent à harmoniser les mesures.

Marine Ernoult

IJL – Réseau.Presse – La Voix Acadienne

Le mardi 5 octobre, l’Î.-P.-É. a emboité le pas aux autres provinces de l’Atlantique et lancé son passeport vaccinal, le PEIVaxPass. Deux jours plus tard, la province de Terre-Neuve-et-Labrador a elle aussi annoncé l’implantation du passeport vaccinal le NLVaxPass, disponible à partir du 8 octobre, et obligatoire dès le 22 octobre.

À l’image du reste du pays, la région Atlantique se convertit en ordre dispersé aux passes sanitaires. Cette approche, qui manque de cohérence, préoccupe l’Association médicale canadienne (AMC). «Le dispositif est inutilement complexifié. Nous craignons que cela ne décourage certains Canadiens d’utiliser un système censé les protéger», réagit Abdo Shabah, porte-parole de l’AMC.

Portrait du haut de corps d’Abdo Shabah, il a des arbres en arrière plan mais le focus est sur son visage.
Abdo Shabah est porte-parole de l’Association médicale canadienne. (Courtoisie)

Vigilance sur la protection des données personnelles

Le médecin craint que la multiplication des passeports vaccinaux freine la mobilité interprovinciale. Il s’interroge notamment sur la compatibilité entre provinces des futures applications, destinées à montrer et à lire le statut vaccinal. L’AMC s’inquiète également de la protection des données personnelles et appelle à la vigilance sur leur conservation lors des contrôles.

«Plus il y a d’applications et de partages avec des tiers, plus les informations privées que l’on communique sont vulnérables», affirme Abdo Shabah. «Afin de limiter les risques, il faut réduire au minimum nécessaire les données personnelles transmises», poursuit Maude Laberge, professeure d’économie de la santé à l’Université Laval.

L’AMC plaide pour un passeport unique à l’échelle du pays. «Ce serait beaucoup plus sécurisé et pratique», défend Abdo Shabah. De son côté, Maude Laberge pointe les problèmes juridiques que poserait une telle approche nationale: «La santé est une compétence provinciale, un passe ne pourrait pas être imposé par le fédéral».

Portrait du haut de corps de Maude Laberge.
Maude Laberge est professeure d’économie de la santé à l’Université Laval. (Courtoisie)

Garder une version papier

Les deux experts se rejoignent néanmoins sur le besoin criant d’une meilleure coordination entre les autorités provinciales. «On a besoin d’un leadership fédéral pour encourager une harmonisation des pratiques, et ainsi éviter les doublons et les problèmes techniques», insiste Abdo Shabah.

En attendant la mise en place par Ottawa de normes canadiennes, les premiers ministres des provinces de l’Atlantique, réunis en Conseil le 28 septembre dernier, ont annoncé vouloir unifier leurs passeports vaccinaux, avec un QR code accepté et reconnu à travers les quatre provinces. «On ne doit pas oublier de garder une alternative papier sous peine d’aggraver la fracture numérique, observe Maude Laberge. Tout le monde n’a pas un téléphone intelligent avec les applications adéquates».

Se pose également la question de la preuve fédérale unique pour voyager à l’étranger. Annoncée par le premier ministre Justin Trudeau début septembre, sans date précise, elle est accueillie favorablement par Abdo Shabah: «Une telle preuve sera plus crédible et plus facilement reconnue lorsque les Canadiens se rendront à l’international».


Capture d’écran d’un téléphone cellulaire qui montre la page de téléchargement pour  l’application NLVaxPass.
Photo: Cody Broderick (capture d’écran)

Le NLVaxPass, c’est quoi? – Coline Tisserand

Depuis le vendredi 8 octobre, les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador peuvent télécharger l’application mobile NLVaxPass pour obtenir le code QR prouvant qu’ils ont été doublement vaccinés. Le jour même, en matinée, impossible cependant de télécharger sa preuve de vaccination pour obtenir ce code sur la page Vaccine Portal, en raison d’une trop grande affluence sur le site internet. Pas de panique, puisque présenter ce code QR – sur son mobile ou en version papier – ne sera obligatoire qu’à partir du 22 octobre.

Ainsi, toute personne de 12 ans et plus devra apporter une preuve de double vaccination accompagnée d’une pièce d’identité pour se rendre au cinéma, au bar, et au gymnase, au restaurant et au salon de coiffure. Cette preuve sera également nécessaire afin de participer à un quelconque événement culturel ou sportif. Dans les services considérés comme essentiels, comme les épiceries, les pharmacies ou les garderies, cette preuve ne sera pas requise. La liste complète des lieux où ce code QR est requis est disponible sur le site du gouvernement provincial gov.nl.ca (en anglais seulement). Le but de cette nouvelle mesure est d’accroître le taux de double vaccination à 90% de la population dans la province.

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