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Un grand adieu au Big Land

Romain Schiller, originaire du sud-ouest de la France, vient de terminer un séjour de six mois en tant que bénévole au sein de l’Association francophone du Labrador. Dans cette première édition de 2023 du Gaboteur, ce Français revient sur son séjour dans le Big Land en 2022.

Témoignage

Romain Schiller

Je m’appelle Romain Schiller. Je suis originaire du sud-ouest de la France et j’ai vécu à Labrador City durant six mois, entre les mois de juin et décembre 2022. Je suis venu dans la région de l’Ouest du Labrador afin de réaliser une mission de service civique au sein de l’Association Francophone du Labrador (AFL). 

En tant que volontaire au poste de promotion de la participation citoyenne en milieu linguistique minoritaire, mon rôle était de stimuler l’engagement et l’implication de la communauté francophone aux activités de l’AFL et de soutenir les employés dans l’organisation et la planification des événements. Cette expérience professionnelle fut très enrichissante. J’ai acquis de nombreuses compétences dans un cadre de travail accueillant, avec des collègues toujours prêts à m’apporter leur aide et dont certains sont devenus de véritables amis.

Premières impressions

À mon arrivée à Labrador City, je fus accueilli chaleureusement par Lise Boucher, une vraie doyenne de la francophonie labradorienne et membre active de l’AFL, ainsi que Buddy, son petit chien pour le moins énergique. J’ai logé chez elle jusqu’au mois d’août quand j’ai pris mon indépendance et emménagé seul dans un appartement. Je pense que Lise est la personnification de la gentillesse et de la bienveillance canadiennes. Elle m’a présenté à de nombreuses personnes et a toujours su me faire sentir chez moi. Elle m’a aussi fait visiter les alentours et raconté l’histoire récente, mais néanmoins passionnante, de la région de l’Ouest du Labrador.

Plusieurs choses m’ont étonné, ou devrais-je dire, ont dépassé mes attentes. Premièrement, la diversité des activités que l’on peut trouver: golf, soccer, salle de sport, volley-ball, badminton, yoga, concerts dans les bars, bowling, piscine… Il y en a pour tous les goûts. Deuxièmement, j’ai rencontré des personnes venant des quatre coins du monde: Tunisie, Norvège, Sénégal, Cameroun, Philippines, Espagne, Portugal, Pérou, Angleterre, Colombie, Égypte. La population de l’Ouest du Labrador est extrêmement diversifiée.

J’ai rencontré et échangé avec de nombreux Canadiens et Labradoriens. Les premiers contacts ont toujours été chaleureux et bienveillants. Au cours de mes discussions avec des personnes anglophones, lorsque l’on me demandait d’où je venais, il était toujours drôle de constater la réaction de mes interlocuteurs au moment de ma réponse, entre curiosité, amusement et quasi-incompréhension. Souvent, on me demandait: «Are you French from France?». 

En effet, les gens étaient généralement curieux de savoir ce qui pouvait bien attirer un Français dans le nord du Canada. Pour ma part, ce sont les grands espaces naturels, les forêts à perte de vue, les milliers de lacs, de la neige comme je n’en ai jamais vu – sur ce dernier point, je n’aurais eu qu’un avant-goût, dans la mesure où j’ai quitté le pays au début du mois de décembre – et je n’ai pas été déçu. 

Des impressions durables

Bien que je ne sois resté que six mois dans la région, j’ai tissé des liens avec plusieurs personnes, avec qui j’ai pu échanger sur les points communs et différences entre les cultures françaises et canadiennes. Plusieurs jeunes anglophones ayant des notions de français m’ont également parlé en français ou demandé des conseils pour s’améliorer. J’ai trouvé leurs démarche extrêmement bienveillante et j’y ai vu preuve d’une grande ouverture d’esprit.

À la fin de ce voyage, je ne retire que du positif et j’éprouve une immense gratitude vis-à-vis des gens qui m’ont accueilli et qui m’ont intégré au sein de la région. Je me suis senti à la maison dès la première seconde.

Un chemin vers le Canada pour les jeunes Français

Le service civique est un dispositif mis en place par l’État français. Il s’agit d’un engagement volontaire sur une mission d’intérêt général d’une durée de 6 à 12 mois. Il est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans et se déroule au sein de services de l’État, d’établissements publics, de collectivités territoriales, d’associations ou encore de fondations.

L’objectif du service civique est de mobiliser les jeunes autour de défis sociaux et environnementaux et de leur proposer un cadre dans lequel ils pourront mûrir, gagner confiance en eux, gagner en compétences, en s’impliquant sur un projet collectif au service de la population et en relation directe avec elle. Il doit permettre de conforter l’apprentissage de la citoyenneté par l’action et de prendre le temps de réfléchir à son propre avenir en tant citoyen et que professionnel.

Une personne avec la peau blanche et des cheveux courts bruns est assise à une table rouge dans un parc. Il fait soleil et le gazon et les arbres derrière elle sont verts. La personne porte des lunettes, un chandail à manches longues bleu foncé, et tend sa main vers la caméra.
Des aventures dans les vastes paysages du Labrador jusqu'aux Tim Hortons, la présence de Romain Schiller dans le Big Land manquera certainement à ses collègues canadiennes. Photo: Courtoisie

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