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Traversées en première au St. John’s International Women’s Film Festival

Il y a quelques semaines Le Gaboteur a découvert qu’un film québécois sera présenté en première dans la capitale pour le festival. Ce film, Traversées, est un documentaire qui raconte le voyage de cinq femmes à travers le parc Kuururjuaq dans le Gr

Il y a quelques semaines Le Gaboteur a découvert qu’un film québécois sera présenté en première dans la capitale pour le festival. Ce film, Traversées, est un documentaire qui raconte le voyage de cinq femmes à travers le parc Kuururjuaq dans le Grand Nord québécois. Les Terre-Neuviens et Labradoriens étant connus pour être des passionnés de la nature, ce film sera certainement un succès dans la province! Si vous n’êtes pas déjà enthousiaste pour le St. John’s International Women’s Film Festival qui aura lieu du 14 au 18 octobre, vous l’attendrez avec impatience après en avoir appris plus sur le film de Caroline Côté et Florence Pelletier.

Cody Broderick

Qu’est-ce qu’on obtient quand on prend cinq femmes de différentes régions du Québec et de différents parcours de vie, une caméra et des micros, et qu’on les dépose toutes dans le nord isolé de la belle province? Un défi plus grand que nature, des histoires de croissance personnelle, et du matériel formidable pour faire un documentaire. 

C’était ça le plan de Caroline Côté et Florence Pelletier à l’été 2019 quand elles ont réuni trois autres femmes pour les rejoindre dans leur aventure de 160 km à travers le parc Kuururjuaq.

Ces passionnées de la nature travaillent dans l’industrie cinématographique depuis un certain temps, et bien qu’ils aient déjà une expérience de tournage, ce film est leur premier long métrage. 

«On travaille dans une compagnie de production, mais on faisait des projets qui nous ressemblait vraiment peu,» Caroline dit au Gaboteur. A partir de là, les deux ont uni leurs forces et ont entrepris de combiner deux de leurs passions: la randonnée et le tournage.

Histoires diversifiées

Après avoir rencontré de nombreuses autres femmes d’un peu partout au Québec, à l’affût d’autres personnes qui pourraient les rejoindre, ils ont finalement choisi trois femmes. Mais quels étaient donc leurs critères pour choisir leurs compagnons? En plus d’être naturelles devant une caméra, Caroline et Florence recherchaient de belles histoires à être racontées en cours de chemin.

«On voulait le plus possible que les filles aient des grandes histoires à raconter,» affirme Caroline. «Je pense qu’à la base, ce qui nous a vraiment poussées, c’est que chacune d’entre elles avait une espèce de motif derrière cette aventure, elles voulaient dans leurs vies atteindre quelque chose d’important.»

Et bien sûr, quand les cinq participantes viennent de générations différentes, de régions du Québec différentes, et qu’elles ont tous des origines différentes, les histoires qu’elles racontent sont diverses, mais humaines.

«Il y avait un souci de représenter un peu la population québécoise: on voulait pas avoir trois filles de 30 ans puis qui viennent d’une région urbaine… D’où l’intérêt d’avoir une fille de 20 ans, une fille de 30 et une autre de 50 – de Montréal, de Gaspésie – Christine qui est moitié Micmac moitiée blanche et Katrina qui est inuke… Il y avait cette volonté-là de diversifier les points de vue,» explique Florence.

L’itinéraire de l’aventure comme lignes d’intrigue personnelles

Une aventure de 160 km de long. Comme dans Vers l’inconnu, on pourrait penser que le film se concentre sur l’aspect «extrême» de l’expédition. Alors que les cinq femmes traversent des montagnes, des rivières et d’autres obstacles que la nature leur impose en cours de chemin, le film se concentre plutôt sur la traversée de leurs propres défis personnels.

Interrogée sur les comparaisons entre leur film et d’autres films d’aventure, Florence avait ceci à dire: «On avait envie de faire quelque chose de plus proche, plus humain et moins concentré sur l’aspect “expédition.” Puis ça, j’ai moins vu ça en cinéma d’aventure. On s’est concentré plus sur le côté humain puis l’enquête humaine derrière ça.»

C’est l’une des raisons pour lesquelles les réalisatrices ont pris la décision de s’inclure dans le film: pour entamer ces dialogues humains avec les autres femmes et enclencher quelque chose, explique Caroline. «On voulait aussi essayer de montrer le bonding entre elles, mais aussi entre elles et nous.»

«Avec le style de caméra, ça nous a vraiment donné quelque chose de plus intime. C’était une approche où on sentait leurs émotions,» ajoute-elle.

Filmer et le féminisme

En regardant le film, vous remarquerez la formidable équipe que forment ces femmes diverses. Chaque personne a quelque chose à apporter à la table, ce qui est le raisonnement de base derrière la représentation diversifiée. De fait, vous remarquerez quelques hommes qui ont contribué au documentaire d’une manière ou d’une autre.

«Dans notre équipe, que ce soit en préproduction, pendant la production, ou en post-prod, on a travaillé avec des hommes aussi,» Florence affirme. «L’idée n’est pas d’exclure les hommes du processus. Mais, il y a une importance, je pense, à donner la parole à des femmes; et en réalisation aussi.»

L’idée est d’être inclusif, tout en amplifiant la voix des femmes. C’est quelque chose que l’industrie cinématographique doit encore un peu comprendre.

«Moi dans mon parcours, je n’ai pas senti plus de favoritisme envers les hommes qu’envers moi. […] Mais la question de la parité est toujours pas réglée. C’est encore quelque chose dont on doit parler, c’est encore important,» selon Florence, qui est membre de Réalisatrices équitables, un organisme qui lutte pour la parité de sexes dans le domain de réalisation au Canada.

Malgré les différences de salaire et l’hypothèse selon laquelle les femmes sont moins douées que les hommes en matière de technologie pour accéder au matériel de tournage, Caroline admet: «il y a plus de beaux moments qu’on vit en tant que réalisatrices que de mauvais, je crois.»

Une table ronde avec le festival… en français

Le festival est en ligne cette année, 100% et 100% accessible où que vous soyez dans la province. Cela signifie que vous pourrez participer à un panel en langue française sur un long métrage du festival, Petit Samedi. Rejoignez la réalisatrice belge Paloma Sermon-Dai pour une discussion virtuelle sur la création de son documentaire demain, le 14 octobre à 12h30!

Pour en savoir plus sur la table ronde, consultez ce lien: //www.womensfilmfestival.com/events/14/in-conversation-with-petit-samedi 

Pour visionner la bande-annonce avant la table ronde, c’est ici:

//vimeo.com/390984178

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