Éducation, Société, Tous

S’éduquer en français, ici?

Le soir du 26 janvier dernier, plus de cent personnes ont assisté au premier Forum Citoyen des États Généraux. Organisé par la Fédération des Communautés Francophones et Acadiennes (FCFA) et L’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC), l’événement virtuel consistait d’un panel de quatre francophones de chaque province atlantique, puis de groupes de discussions. Le Gaboteur vous fait part des principaux enjeux discutés lors de la rencontre.

Rose Avoine-Dalton

IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur

«Si on veut assurer un meilleur avenir et de meilleurs choix pour nos jeunes après le secondaire, que pouvons-nous faire? […] Quelles collaborations devrions-nous envisager en Atlantique […] Qui répondra aux besoins de la population acadienne et francophone des quatre provinces de la région?» Voilà quelques-unes des questions posées par Alain Dupuis, le directeur général de la FCFA, lors de son discours d’ouverture.

Animé depuis la plateforme virtuelle Zoom, le forum avait pour but d’entamer une conversation entre les citoyens présents au sujet de l’éducation postsecondaire en français dans les maritimes.

Photo: Chris Montgomery (Unsplash)

Défis et solutions

Une des principales critiques faite à l’endroit du système francophone d’éducation postsecondaire du Canada atlantique tourne autour de la question de son accessibilité. Plusieurs parties de cette région sont privées d’établissements postsecondaire francophone. 

En raison de ce manque de services, chaque année des finissants francophones du secondaire à Terre-Neuve-et-Labrador n’ont pas l’option d’aller continuer leurs études dans leur langue maternelle dans la province. 

Jeffrey Young, un homme Mi’kmaq franco-terre-neuvien habitant sur la péninsule de Port-au-Port, a étudié à l’université anglophone Memorial (MUNL). «À Terre-Neuve, on n’a pas de collège ou d’université francophone. En graduant le secondaire, je n’étais pas prêt mentalement à quitter la province et ma famille.»

Si les francophones de Terre-Neuve-et-Labrador souhaitent étudier à MUNL, leurs seuls choix sont d’étudier en études françaises, une formation majoritairement suivie par les anglophones, ou une maîtrise conjointe en éducation et littérature française.

M. Young précise d’autres facteurs ayant influencé son choix en répondant à une des nombreuses questions de l’audience. «À l’école, je crois qu’on n’avait pas eu les bonnes ressources qu’on aurait pu avoir [pour nous préparer] à quitter la province.»

Cependant, pour Adrien Comeau, natif de la Baie–Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse, il n’avait aucun doute qu’il allait continuer ses études dans un établissement francophone. «Le plus grand facteur est le fait que je suis fier d’être une personne qui parle le français.»

La proximité était en fin de compte le facteur décisif lorsque vint le temps de choisir où il poursuivrait son éducation «Pour choisir l’Université Saint-Anne, c’était vraiment le fait de pouvoir garder mes racines dans ma région.»

Fatoumata Guindo, une étudiante en administration des affaires à l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick, a quant à elle abordé le sujet de l’immigration francophone. Originaire du Mali, la francophone a parlé des difficultés qu’elle et beaucoup d’autres rencontrent lors de leur arrivée au Canada.

Elle propose un changement dans la façon dont les étudiants immigrants sont soutenus. «L’idée serait de mettre cette même force qu’on met dans le recrutement, aussi dans la rétention.» Ceci pour encourager plus de francophones à rester dans le pays plus longtemps, tout au long de leurs études et après.


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La discussion se poursuit

Le panel terminé, les participants ont eu la chance de tisser des connexions plus proches. L’ensemble organisateur a séparé tous ceux qui étaient présents en groupe d’environ dix. Chaque groupe s’est fait attribuer un animateur qui avait, dans l’heure qui restait, la tâche de répondre à deux questions.

Des questions simples, mais qui font réfléchir. Comment est-il possible de renforcer les liens entre les institutions postsecondaires et les communautés francophones et acadiennes en minorité? Et quelles sont les solutions pour s’assurer que plus de jeunes choisissent de poursuivre une éducation postsecondaire en français en Atlantique?

Les réponses de chaque groupe notées par les animateurs figuront dans le rapport final des États Généraux, qui sera publié à l’automne 2022.

Le Forum Atlantique n’est qu’un des événements planifiés dans le calendrier rempli des États Généraux. Depuis le mois de septembre 2021, six ateliers et un webinaire se sont déjà déroulés. Le 24 et 25 mars prochain, à la suite de trois autres forums citoyens à travers le pays, se déroulera le sommet national des États Généraux. 


Pour le calendrier complet des Étarts Généraux, visitez: https://egpostsecondaire.ca/calendrier/ 

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