Éducation, Société, Tous

Prendre un nouveau prof de français sous son aile

Pour qui s’est déjà retrouvé(e) seul(e) à enseigner devant une classe avec un diplôme tout neuf en poche sait que ce n’est pas toujours évident. Encore plus si on se trouve être le ou la seul(e) enseignant(e) de français de son école. Ainsi, de concert avec le ministère de l’Éducation, l’Université Memorial (MUNL) a instauré, depuis septembre 2021, un projet de mentorat destiné notamment aux nouveaux enseignants de français pour les soutenir dans leurs premiers pas.

André Magny

IJL – Réseau.Presse – Le Gaboteur

Sean Kennedy a terminé  ses cours en éducation à MUNL au printemps dernier. Depuis septembre, il fait de la suppléance. À partir de janvier 2022, cependant, il deviendra enseignant à temps plein en milieu rural, dans la région centre de Terre-Neuve. Grâce au programme de mentorat, il bénéficie déjà et bénéficiera des précieux conseils d’un enseignant de français expérimenté. «Bien sûr, quand j’ai fait mon stage en enseignement, je me suis fait des contacts. Mais avec ce programme, ça me donne accès à d’autres contacts [dans le milieu]», mentionne-t-il. 

Le mentor de Sean Kennedy se trouve dans une école différente de celle du  jeune professeur. «Nos réunions sont virtuelles, une ou deux fois par mois.» Lors de ces rencontres, les deux enseignants peuvent échanger sur différentes activités à faire en classe… ou en mode virtuel étant donné la pandémie.

Portrait d'une femme qui porte un chandail rouge.
L’enseignante en immersion française Debbie Costigan est l’une des mentors qui participent au nouveau programme de mentorat mis en place par l’Université Memorial et le ministère de l’Éducation de Terre-Neuve-et-Labrador. Photo: Courtoisie Debbie Costigan

Se sentir épaulé

Ce type de programme est rassurant pour un jeune enseignant, qui est souvent seul à parler français dans un milieu anglophone. Sean Kennedy doit faire en sorte que ses élèves sachent qu’une fois la porte fermée de son local, c’est en français que ça se passe. Cette association mentor-mentoré lui «permet de parler avec [son] enseignant sur la façon d’envisager l’apprentissage du français dans un tel contexte», précise-t-il.

Selon le jeune Terre-Neuvien, une dizaine d’enseignants de sa cohorte participent au programme offert à la fois à ceux qui travaillent en immersion et à ceux qui enseignent le français langue seconde au conseil scolaire anglophone, le Newfoundland and Labrador English School District (NLESD).

Pour l’instant, au Conseil scolaire francophone provincial (CSFP), «nous n’avons personne qui y participe [au programme de mentorat] », précise Jacqueline Rideout, coordonnatrice du français au bureau des programmes d’enseignement au sein de la Faculté de l’éducation à MUNL. Elle ajoute toutefois du même souffle que «cela pourrait changer», le programme de mentorat étant relativement récent.

Du côté des mentors

Si en général, les mentorés sont séparés physiquement de leur mentor, pour Debbie Costigan, enseignante de français en immersion tardive à la Clarenville Middle School, ce n’est pas le cas. Sa «protégée» est dans la même école. «C’est unique!», souligne-t-elle. 

Contente du partenariat entre l’université et le ministère de l’Éducation, Mme Costigan estime que ce programme devrait permettre une meilleure rétention au niveau des nouveaux enseignants. Souvent, ceux-ci abandonnent en effet le métier et «c’est particulièrement vrai avec les enseignants de français», observe Debbie Costigan. On parle souvent de décrochage scolaire chez les élèves, mais les enseignants ne sont pas à l’abri de ce phénomène.

Étant donné que le programme en est à sa première année, il faudra, bien sûr, le peaufiner. Reste à savoir si celui-ci se poursuivra à la rentrée de 2022. Pour l’heure, l’enseignante semble être confiante tout en précisant que «les fonds pour ce programme ont été approuvés pour une année.»

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