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Le français pour résister l’exode rurale

Si les régions rurales de la province ne sont pas étrangères au phénomène de diminution de la population, pour ceux qui décident de rester dans la région de la baie Saint-Georges, la connaissance du français est tout aussi importante qu’il y a cinq ans.

Cody Broderick – IJL – Le Gaboteur

Stephenville, la péninsule de Port-au-Port et les autres localités qui composent la région de la baie Saint-Georges font partie de la division 4 du recensement de 2021, une région qui connaît depuis longtemps un exode de population. 

D’une population totale de 20 387 en 2016 à une population de 19 253 en 2021, il n’est pas surprenant que la population ait continué à diminuer au cours des 5 dernières années. Plus inquiétant encore, le nombre d’enfants âgés de 14 ans et moins a diminué d’environ 400, passant de 2 635 à 2 220. Plus d’un quart de ce nombre provient de la péninsule elle-même, qui a connu une diminution d’environ 125 enfants âgés de 14 ans et moins. 

Et le fait français?

Si la population diminue en général, le nombre de personnes ayant une connaissance de la langue française reste quant à lui le même depuis 2016 à 1 190 personnes. La connaissance de cette langue historique de la région est-elle un signe de résistance contre l’exode?

Bien que le nombre de gens ayant déclaré avoir le français ou le français et une autre langue comme langue maternelle ait diminué presque de moitié, passant de 620 à 385, le fait français reste important. Avec le même nombre de personnes déclarant avoir une connaissance de la langue française (soit 1 190 personnes), ce ratio a ainsi passé de 5,84% à 6,18%. 

Comparé aux statistiques de 2016, environ le même nombre de personnes parlent souvent le français chez eux. À 110 personnes, le ratio passe de 0,53% à 0,57% de la population. Une toute petite augmentation, mais qui n’est pas dénuée de sens malgré tout. Pour les francophones qui restent dans la région – la langue française reste importante.

Cap-Saint-Georges, localité avec une des deux écoles francophones de la région, a vu une légère diminution de presque 50 personnes ayant comme langue maternelle le français ou le français et une autre langue. Malgré cela, il y a une légère augmentation de 30 personnes ayant connaissance du français depuis 2016. 

La localité de Lourdes, quant à elle, est la seule de la région à connaître une légère augmentation de la population générale ainsi que de la population ayant pour langue maternelle le français ou le français et une autre langue. Avec 37 personnes de plus vivant dans la localité, 10 ont déclaré le français ou le français et une autre langue comme langue maternelle.

De l’autre côté de l’isthme, à Stephenville, si 10 personnes de moins ont déclaré avoir le français ou le français et une autre langue comme langue maternelle par rapport au recensement de 2016, le nombre de personnes qui connaissent le français a triplé, passant de 110 à 330. 

Malgré un tel exode dans la région, la langue française semble donc vouloir persévérer!

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