À l'écran et sur scène, Arts et culture, Infos locales, Loisirs, Sports, Tous

Du cirque à St. John’s!

Du 27 au 30 septembre, St. John’s accueillera son premier festival de cirque, avec des artistes venus du Québec, d’Irlande ou encore de Suisse. À la source de cet événement? Le désir de l’artiste aérienne Anahareo Doelle de provoquer la rencontr

Du 27 au 30 septembre, St. John’s accueillera son premier festival de cirque, avec des artistes venus du Québec,
d’Irlande ou encore de Suisse. À la source de cet événement? Le désir de l’artiste aérienne Anahareo Doelle de provoquer la rencontre entre des artistes du monde du cirque et le public de sa ville natale.

Aude Pidoux

Comment avez-vous eu l’idée d’organiser un festival de cirque ici, à St. John’s?

Je suis de retour à St. John’s depuis 6 ans, mais avant ça j’ai vécu à Montréal et en Europe, des endroits où les occasions d’assister et de participer à des spectacles de cirque sont très nombreuses, ce qui n’est pas vraiment le cas à Terre-Neuve. J’avais envie, en lançant ce festival, de donner la possibilité à des artistes de découvrir l’île, et aux gens d’ici de découvrir le monde du cirque. Tous les artistes sont d’ailleurs heureux de venir ici. Terre-Neuve est très attirante pour eux.

Y a-t-il du public pour les arts du cirque à Terre-Neuve?

De plus en plus, notamment grâce aux nombreuses comédies musicales et pièces de théâtre qui sont présentées ici à St. John’s. Mais lancer un premier festival de cirque demande quand même de beaucoup informer le public, d’expliquer qu’il s’agit d’un mélange de théâtre et de cirque et qu’il n’est pas question de spectacles avec des animaux. Dans l’esprit des gens, le cirque est encore souvent lié aux animaux.

Vous accueillez notamment une compagnie québécoise très célèbre, Les 7 Doigts. Est-ce que le cirque, au Canada, est principalement francophone?

Je dirais qu’au Canada, environ 90 % des arts et activités liées au cirque se passent au Québec. C’est vrai aussi pour l’Amérique du Nord dans son entier. Le Québec est très connu, notamment grâce au Cirque du Soleil, et le gouvernement québécois investit beaucoup d’argent dans cette industrie aussi.

Votre père est clown, fondateur du Wonderbolt Circus et s’est joint à vous pour ce projet de festival. Vous-même, avez-vous toujours voulu faire votre vie dans le cirque?

Je suis née là-dedans, c’est vrai. Enfant, j’aimais aussi beaucoup les sports, comme la gymnastique et le plongeon artistique. Ensuite, j’ai fait deux ans d’université, puis une année d’échange, et j’ai réfléchi à ce que je voulais faire. J’ai annoncé à mes parents que j’allais passer l’audition de l’École nationale de cirque de Montréal. J’ai pris un an pour m’y préparer, et j’ai été acceptée! J’étais la seule non-francophone de ma classe et, parmi les Canadiens, la seule non-québécoise. Ensuite, je suis partie en Suisse pour travailler un an avec le cirque Starlight, qui est un cirque itinérant traditionnel. De là, je suis allée à Berlin où j’ai passé sept ans et d’où j’ai effectué de nombreux voyages partout dans le monde.

Après ces expériences à Montréal et Berlin, est-ce que vous ne vous ennuyez pas à St. John’s? 

Je m’ennuie des grandes villes, mais je retourne souvent à Berlin où vit la famille de mon mari. J’ai aussi beaucoup de liens avec Montréal. J’y suis allée six fois cette année. Et organiser ce festival élargit encore mes contacts là-bas. Tant que je peux voyager, je suis bien ici. Quand j’étais jeune, j’avais déclaré vouloir devenir hôtesse de l’air, pour pouvoir voyager. Ma mère m’avait alors conseillé de chercher un métier qui me plaise vraiment et qui me permette aussi de voyager. C’est chose faite avec le cirque!

Ici, j’ai fondé ma propre école de cirque, iFLY, spécialisée dans les arts aériens, et maintenant je lance ce festival… Je ne pense pas que j’aurais pu faire tout ça à Montréal ou à Berlin, où il y a beaucoup plus de monde dans le milieu du cirque et où la concurrence est plus rude. 

En outre, Terre-Neuve est vraiment un endroit agréable pour vivre avec nos trois enfants, ma famille est ici, et je trouve génial de pouvoir travailler avec mon père. Comme il a déjà son public et son réseau ici, cela a beaucoup facilité le lancement du festival. 

Les grands moments du programme

Star du festival, le spectacle « Patinoire » du collectif québécois Les 7 Doigts se jouera à guichets fermés le 27 septembre. Les billets se sont arrachés il y a plusieurs semaines déjà. « On aurait pu prévoir trois spectacles et vendre tous les billets sans problème! », constate Anahareo Doelle. C’est l’occasion, pour ceux qui s’y sont pris trop tard, de partir à la découverte des autres créations moins connues mais néanmoins étonnantes offertes par le festival.

Le 28 septembre, du beau monde se bousculera sur la scène du Centre des arts et de la culture. Le Newfoundland Symphony Orchestra collaborera avec la chorale Shallaway, le trompettiste Jens Lindermann et l’accordéoniste Kelly Russel pour accueillir, entre autres, six anciens et actuels élèves de l’École nationale de cirque de Montréal ainsi que le Wonderbolt Circus de Beni Malone. 

Le 29 septembre, samedi soir, l’humeur sera au cabaret, avec une série de performances d’artistes locaux et internationaux dont Lady Guy Guy, Mooki, Kerrtu, Army of Sass et James Burke.

Peut-on être artiste de cirque quand on a été amputée des deux jambes? La réponse est oui, tel que le prouvera le duo LEGacy Circus en première partie de la soirée de dimanche 30 septembre, avant de laisser la scène aux Irlandais de Fidget Feet, qui feront une magnifique démonstration de danse aérienne.

Sans oublier, tout au long du festival, de nombreux ateliers destinés aux amateurs de cirque ainsi que deux tables rondes, l’une sur la façon de développer les arts du cirque au Canada, et l’autre sur le cirque social.

Et pour les familles? Rendez-vous le dimanche 30 septembre de 10 h à 16 h, à Atlantic Place, pour la journée familiale : spectacles, démonstrations et ateliers y seront gratuits!

Des ateliers de cirque en français

L’Association communautaire francophone de Saint-Jean (ACFSJ) est partenaire du festival et gâte ses membres en leur offrant un accès privilégié au spectacle du collectif Les 7 Doigts, mais aussi à deux ateliers en français animés par ce même collectif : l’un pour les jeunes de l’école Rocher-du-Nord, l’autre pour les adultes. Pour un aperçu du travail de ce collectif,  visitez le 7doigts.com. 

Pour plus d’information sur les ateliers, contactez l’ACFSJ : 709 726-0308 ou [email protected]

Les commentaires sont modérés par l’équipe du Gaboteur et approuvés seulement s’ils respectent les règles en vigueur. Veuillez nous allouer du temps pour vérifier la validité de votre premier commentaire.

Laisser un commentaire

Choisir votre option d'abonnement au Gaboteur

Numérique

(web + tablette + mobile)
Annuler à tout moment

Papier

(accès numérique inclus)
Annuler à tout moment

Infolettre

(des courriels de nous)
Annuler à tout moment