Arts et culture, Littérature

Des romans pour divertir et inspirer les ados

À mille lieues de la figure de l’écrivain hautain et prétentieux, Pierre-Luc Bélanger met à profit son imagination foisonnante pour concocter des histoires principalement destinées aux adolescents francophones. Il s’est d’ailleurs laissé inspirer par les paysages enchanteurs de Terre-Neuve-et-Labrador pour y camper l’histoire de Yannick et de ses deux amis qui font une rencontre surprenante dans le grenier d’une vieille maison qu’ils doivent rénover. Rencontre avec un auteur aussi généreux que productif.

Marie-Michèle Genest

Malgré un horaire visiblement chargé, l’Ottavien Pierre-Luc Bélanger n’a pas hésité à  accorder une entrevue avec Le Gaboteur, un vendredi soir, à la veille d’un Salon du livre au Québec et au lendemain du lancement de son plus récent roman, Le captif du grenier. Un rite de passage toujours aussi significatif et réjouissant pour l’auteur franco-ontarien dans la jeune quarantaine, qui publie son 7e opus en carrière. «En Ontario, les francophones on est quand même nombreux mais on est minoritaires, donc c’est une occasion de se réunir autour de la culture», relate-t-il, enchanté d’avoir pu présenter son dernier-né au grand public.

Même si Pierre-Luc Bélanger est peu friand des étiquettes et ne désire pas se cantonner à un style ou à un public en particulier, il reste que les adolescents occupent une place prépondérante aussi bien dans son quotidien que dans son œuvre littéraire. Conseiller pédagogique durant l’année scolaire, il revêt ses habits d’écrivain dès les vacances estivales venues. Alors que l’été rime avec farniente pour la majorité des gens, Pierre-Luc Bélanger intègre des séances d’écriture dans sa routine quotidienne, entre les expéditions et les sorties en kayak. Difficile de croire que le romancier a déjà été un procrastinateur notoire. Désormais, grâce à une discipline sans faille, une vingtaine de jours lui suffisent pour accoucher d’un roman chaque année. Doté d’une créativité fertile et d’un sens de l’observation aiguisé, l’écrivain ne souffre pas du syndrome de la page blanche. «Je fais confiance en mon imagination», affirme celui qui écrit plus vite que son ombre. 

Pierre-Luc Bélanger. Photo: Bryan Gagnon (Courtoisie)

Un modèle accessible et inspirant

La pédagogie s’invite inévitablement dans les diverses péripéties que vivent les personnages évoluant dans les romans de Pierre-Luc Bélanger. En effet, ce dernier ose aborder des sujets plus difficiles auxquels peuvent être confrontés les ados, comme la maltraitance ou le rejet. «Les gens heureux n’ont pas d’histoire», se plaît-il à souligner. Le pédagogue ne cherche pas à balayer sous le tapis les facettes peu reluisantes de la nature humaine, mais cherche à démontrer qu’il y a toujours des gens bienveillants sur qui on peut compter, à commencer par soi-même. L’auteur souhaite ainsi incarner un modèle positif pour ses jeunes lecteurs, notamment en les encourageant à rêver et à persévérer pour atteindre leurs buts.

Aussi, il accorde de l’importance à leurs nombreuses interrogations. «Je n’ai jamais refusé de répondre à une question d’un jeune», assure-t-il. Pour maintenir un dialogue constant avec ceux-ci, il multiplie sa présence sur les réseaux sociaux. Grâce à eux, il invite son public à suivre ses pérégrinations d’auteur en lui partageant, en toute transparence, les succès et les revers qui jalonnent son métier. «Ça prend beaucoup de persévérance, de patience et une couenne dure, car on va se faire dire non bien plus souvent que oui», reconnaît-il, plein d’humilité. 

Même si Pierre-Luc Bélanger aspire un jour à vivre uniquement de sa plume, sa plus grande rétribution transcende l’aspect pécuniaire; celle de réussir à transmettre sa passion pour la lecture aux jeunes et aux moins jeunes. «Il y a des étudiants de 12e année qui m’ont avoué que c’était la première fois de leur vie qu’ils lisaient un livre au complet, et c’était le mien. Ça c’est une paye», révèle-t-il avec émotion. 

Francophone et ouvert sur le monde

Écrivant aussi en anglais, l’auteur bilingue demeure habité par les nombreux enjeux reliés à la francophonie en contexte minoritaire. En publiant des romans en français, il contribue ainsi à développer un espace francophone dynamique et à diversifier l’offre littéraire. «Pourquoi on lit toujours des livres qui se passent au Québec ou en France?», questionne-t-il. Ceci dit, Pierre-Luc Bélanger peut représenter une source d’inspiration pour les jeunes francophones qui résident d’un bout à l’autre du pays. Selon lui, nul besoin de maîtriser parfaitement la langue de Molière pour s’adonner à l’écriture, tant qu’il y a du plaisir et des efforts. Celui qui a déjà été enseignant de français au secondaire avoue même qu’il lui reste encore du chemin à parcourir sur le plan grammatical. «Je me suis amélioré avec mes participes passés» tempère-t-il, sourire en coin. 

De la Colombie-Britannique à Cuba en passant par le Mexique, sa passion pour les voyages se transpose inévitablement dans ses histoires. «On apprend beaucoup en voyageant, à propos de l’endroit qu’on visite, certaines langues, l’histoire, la géographie… mais des fois, on apprend aussi qui on est ou qui on veut être face à l’adversité», philosophe celui qui avoue planifier davantage ses voyages que les intrigues de ses romans. Ce sont justement les décors pittoresques de la péninsule de Crow Head qui ont servi de toile de fond à son dernier roman plein d’aventures et de suspense. Son périple dans la province, à l’été 2016, est encore à ce jour l’un des plus gros coups de cœur du baroudeur, en raison des magnifiques paysages mais aussi des gens qui les habitent. «Et il y a du bon rhum aussi!» s’empresse-t-il d’ajouter. Bien ancré dans la réalité sociale actuelle, l’auteur souligne avec amusement le caractère pancanadien de son livre Le captif du grenier. «Je suis un auteur ontarien, publié par une maison d’édition au Nouveau-Brunswick, j’ai écrit ce roman pendant mes vacances au Québec et l’histoire se passe à Terre-Neuve!» détaille-t-il en rigolant.

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