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Mettre en valeur la diversité musicale africaine

En Ouganda et au Burkina Faso, on raconte que les personnes qui jouent de la musique documentent l’histoire et transportent la culture pour le commun des mortels. Un précepte suivi par les artistes invité.es du St. John’s African Roots Festival (SARFest), qui ont partagé avec le public leurs cultures, leur histoire et leur amour de la musique les 9 et 10 octobre derniers.

Textes et Photos: Amélie Barsalou

L’événement bilingue SARFest était de retour à St. John’s pour une troisième édition au début du mois d’octobre. Le festival qui se déroulait autrefois au Centre des Grands-Vents, a plutôt pris place cette année au Holy Heart Theatre, afin d’accueillir un plus grand nombre de festivalier.es et pour favoriser la distanciation physique et respecter les mesures d’hygiène liées à la COVID-19. Autre nouveauté cette année: une prestation a eu aussi lieu dans le cadre du festival au Rotary Arts Center à Corner Brook le 7 octobre. 

Mariant des prestations musicales modernes et traditionnelles, l’enthousiasme autour du festival était encore une fois très palpable dans l’auditoire. La forte tempête de la fin de semaine n’aura pas empêché les jeunes et les moins jeunes, francophones et anglophones, de se déplacer pour l’événement. Selon Navel Sarr, l’organisateur du festival, environ 220 personnes (incluant le spectacle de Corner Brook) étaient au rendez-vous lors de ce festival créé pour célébrer la musique et les cultures africaines et afro-descendantes. 300 personnes ont également assisté à la retransmission en ligne sur Facebook. 

Originaire de la Libye, l’artiste Oshkey, a commencé sa carrière en 1991 et compose ses propres chansons.
Originaire du Burkina Faso, l’auteur-compositeur-interprète Bonsa joue ici du koani, une guitare traditionnelle à deux cordes.
Andrew Kagumba, artiste et ethnomusicologue originaire de l’Ouganda joue ici de l’adungu, un instrument de musique à cordes pincées notam- ment utilisé dans le nord-ouest de l’Ouganda.

Une programmation riche et diverse 

À l’horaire pendant cette édition: un samedi après-midi familial avec des ateliers de percussions pour les enfants, une présentation de l’histoire de certains instruments et une session d’introduction aux musiques traditionnelles afin d’offrir la possibilité aux jeunes de découvrir les nombreuses facettes des cultures africaines. 

Ensuite, place à la musique! Deux soirées musicales de trois heures qui ont permis de découvrir des talents variés. Bahamas, Zimbabwe, Burkina Faso, Antigua, Tanzanie, ou encore Ghana: plus d’une dizaine de pays étaient représentés par les artistes africain.es et afrodescendant.es sur scène! Malgré les places assises du Holy Heart Theatre, les spectateurs et spectatrices – de tous les âges – ont créé des pistes de danse à travers les rangées de bancs de la salle afin de bouger sur les rythmes afrobeat du Ghanéen Mr. S et du chanteur libyen Oshkey, pour ne nommer que ceux-là. 

Pour certain.es artistes, ce festival aura servi de tremplin pour leur carrière musicale, tout en servant de lieu de rencontre et de rapprochement artistique. Pour d’autres, ce fut une opportunité de venir partager des éléments de leur culture qui sont habituellement moins visibles pour la population terre-neuvienne. 

Le groupe vedette de cette édition était sans aucun doute Mi’gmafrica, formé à la base de Valérie Ivy Hamelin, artiste de la nation Mi’gmaq de Gespeg située sur la péninsule gaspésienne, et de Sadio Sissokho, originaire du Sénégal, en Afrique de l’Ouest. Avec trois prestations lors du festival, les membres de ce groupe symbolisent à merveille la richesse qu’entraîne la rencontre entre deux cultures qui unissent les chants traditionnels de leurs communautés distinctes afin d’offrir des performances uniques. Accompagné.es par le percussionniste Thierry Arsenault et le bassiste et contrebassiste, Mathieu Royer, Mi’gmafrica a offert des prestations mystiques aux messages d’espoir puissants en appelant à une meilleure justice pour les peuples autochtones et africains. 

Refléter la diversité musicale africaine 

Navel Sarr, président et fondateur du SarFest, se réjouit de cette 3e édition réussie.

Selon le président et fondateur du SARFest, Navel Sarr, ce festival se démarque chaque année par son souci de représentativité et par la diversité des cultures présentes dans la programmation. En effet, Navel Sarr souhaite que le festival reflète la pluralité africaine à travers des prestations musicales variées représentant différentes régions de l’Afrique. De plus, le président fondateur, lui-même originaire de Mauritanie, souligne l’importance de mettre de l’avant les artistes afrodescendant.es canadadien.es, car selon lui, ces personnes gagnent à être connues dans la province et au Canada en général. 

Ce festival permet donc de mettre en valeur une scène culturelle habituellement moins représentée dans les festivals et les médias populaires à Terre-Neuve-et-Labrador. En rapprochant les différentes communautés entre elles à travers la musique, le SARFest permet aussi de passer un message de lutte contre le racisme. 

Ainsi, le SARFest prouve que l’on n’a pas besoin d’être de la même origine pour créer quelque chose de grand et de rassembleur. Le succès de l’événement a permis d’annoncer une quatrième édition du SARFest pour 2022. De plus, une série de soirées africaines aura lieu dans les prochains mois, dans le but de réunir plus souvent les communautés. «L‘idée, c’est d’avoir des shows d’artistes célèbres ici en ville pour donner plus de visibilité au festival», indique M. Sarr. Préparez vos pas de danse pour ces prochaines soirées musicales!

Le groupe Mi’gmafrica en prestation au Holy Heart Theatre; le groupe a donné trois représentations lors de ce festival, dont une à Corner Brook le jeudi 7 octobre.

Vous avez manqué le SARFest? Pas de panique, les différents concerts, retransmis en direct en ligne, sont disponibles sur la page Facebook (@sarfestival) du festival.

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