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Qui sera reconnu Qalipu? Espoirs et anxiété sur la côte Ouest

Plus de 100 000 Terre-Neuviens ouvriront leur courrier le coeur battant dans les prochains jours. La missive, postée le 31 janvier, leur apprendra si leur application comme membre de la Première Nation Qalipu a été acceptée ou rejetée. De très nombr

Plus de 100 000 Terre-Neuviens ouvriront leur courrier le coeur battant dans les prochains jours. La missive, postée le 31 janvier, leur apprendra si leur application comme membre de la Première Nation Qalipu a été acceptée ou rejetée. De très nombreux résidents aux origines francophones vivant sur la péninsule de Port-au-Port et dans la Baie Saint-Georges attendent cette décision avec anxiété.   

Jacinthe Tremblay, Saint-Jean

« C’est clairement un sujet de préoccupation majeur sur la péninsule. Nous sommes très nombreux ici à posséder des racines autochtones. Plusieurs d’entre nous avaient déjà été reconnus comme membre de la Première Nation Qalipu par le gouvernement fédéral ou étaient sur le point d’obtenir le statut d’Indien avant qu’il ne décide, en 2013, de réviser toutes les demandes soumises et même acceptées auparavant », explique Jos Benoit, de Cap-Saint-Georges.   

Aujourd’hui à la retraite, celui qui a longtemps été directeur de l’École Sainte-Anne, à La Grand’Terre, fait partie des quelque 25 000 Terre-Neuviens qui ont obtenu la reconnaissance officielle de leurs origines autochtones par Ottawa avant qu’Ottawa ne remette le compteur à zéro, pour ainsi dire. Il détient sa « carte d’Indien » depuis 2012. « L’année d’expiration de ma carte est 2022. Je ne suis pas très inquiet », dit-il.   

C’est cependant loin d’être le cas pour tous les autres qui ont déposé une application après 2013 ou encore pour tous les demandeurs qui n’habitent plus dans la province. Dans une entrevue récente diffusée sur le site de la Première Nation Qalipu, son chef Brendan Mitchell a abordé cet enjeu. « Plusieurs Terre-Neuviens aux origines Mi’kmaq ont été forcés de quitter la province pour trouver du travail. Si cette situation les privait d’obtenir le statut, ils seront doublement pénalisés », a-t-il commenté en substance.  

Maillages tricotés serrés

Jos Benoit a été très actif dans la défense et la promotion des droits des francophones mais il a également suivi de très près le mouvement de reconnaissance Mi’kmaq dans la province. « Je suis Mi’kmaq, Acadien, Terre-Neuvien et Canadien, c’est mon identité », résume-t-il avec fierté. 

« Mes ancêtres sont des Acadiens des Maritimes mélangés avec des Mi’Kmaqs de la Nouvelle-Écosse. Comme tous les Benoit de la Baie Saint-Georges, je suis un descendant d’Annie l’Officiel, tout comme le chef de Benoit First Nation, qui couvre le territoire de la péninsule »,  précise-t-il. 

Dans le site Internet de cette bande dont le centre communautaire est à Cap-Saint-Georges,  on apprend que l’annuaire McAlpine de 1894-1898 atteste de la présence dans la péninsule de plusieurs autres familles aux racines autochtones. C’est le cas des Deman (Samois), Jesso, Tourout, Simon, Young, Lainey, Carter, Paria (Porrier), Renouf et Chesson. 

« Bien que les ancêtres de plusieurs francophones de la Baie Saint-Georges viennent de France, nombreux sont leurs descendants qui ont épousé des descendants de couples formés d’Acadiens et de Mi’Kmaqs. Des gens dont les noms de famille actuels, même s’ils sont Bretons, peuvent aussi avoir des racines autochtones », tient à préciser Jos Benoit. 

« J’espère de tout coeur de bonnes nouvelles dans les prochains jours. L’obtention du statut d’Indien pourra faciliter à nos jeunes l’accès à l’enseignement postsecondaire. C’est à mes yeux un des plus importants avantages de la reconnaissance de leurs racines », souligne-t-il. 

Monsieur Benoit souhaite de plus que la forte composante autochtone des jeunes de la péninsule ainsi que l’importance des Premières Nations et des Inuits à Terre-Neuve et au Labrador soient intégrées à l’enseignement dans les écoles francophones de la province. «Les Innus du Labrador, par exemple, ont des liens étroits avec ceux du Québec et certains d’entre eux parlent le français. Il faut en parler en classe », avance-t-il. 

Une artisane montre son travail à deux hommes
Au Symposium sur la culture créative, les participants ont eu l’occasion de présenter leur travail et de partager leur expérience et méthodes de vente. À la table sur cette photo, l’artisane Mi’kmaq Philys Cooper.

Maillages artistiques  Mi’Kmaq et Franco-Terre-neuviens 

Aude Pidoux

Le 14 janvier dernier, le RDÉE TNL a organisé, en partenariat avec Qalipu First Nation, la première édition du Symposium sur la culture créative, à Stephenville. 

Pourquoi ce partenariat? « Beaucoup de francophones de la côte Ouest sont d’origine Mi’Kmaq. Et beaucoup de Mi’Kmaqs de la côte Ouest ont des ancêtres francophones », a rappelé l’agente de développement économique du RDÉE TNL pour l’ouest de Terre-Neuve Wendy Brake en entrevue au Gaboteur quelques jours avant l’événement. 

La météo et la température ont malheureusement retenu les artistes de Port-au-Port qui s’étaient inscrits au symposium à la maison. Dommage. Car en plus de faire du réseautage,   les participants ont reçu de la formation et ils ont eu l’occasion de vendre leurs produits. 

« En conséquence, notre objectif du nombre de participants n’a pas été atteint. Malgré ce défi, les personnes présentes ont beaucoup apprécié la journée;  l’occasion de faire du réseautage et la présentation de Brenda Stratton, spécialiste en artisanat, ont provoqué des discussions sur les prix, les méthodes de marketing, etc. », a indiqué le RDÉE TNL par voie de communiqué.  

Tara Saunders, de Qalipu First Nation, était la partenaire de  Wendy Brake sur le terrain pour organiser ce symposium qui a reçu le soutien du gouvernement provincial.

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